REVUE INTELLIGIBILITÉ DU NUMÉRIQUE

Comité scientifique

BACHIMONT Bruno, Professeur à l'Université de Technologie de Compiègne.

BARATS Christine, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paris Descartes.

BERTI-ÉQUILLE Laure, Directeur de recherche à l'IRD de Marseille.

BLANCHETTE Jean-François, Professeur en Études digitales à l'Université de Californie.

BOUCHARDON Serge, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Technologie de Compiègne.

BOUKACEM-ZEGHMOURI Chérifa, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Lyon 1.

CROZAT StéphaneMaître de conférences en Informatique à l'Université de Technologie de Compiègne.

DA SYLVA Lyne, Professeur à l'Ecole de Bibliothéconomie et Sciences de l'Information de l'Université de Montréal.

DILLAERTS Hans, Maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

DONDERO Maria-Giulia, Maître de recherches du Fonds National de la Recherche Scientifique à l'Université de Liège.

FRAYSSINHES Jean, Professeur de Sciences Commerciales, d'Economie, de Gestion. Chercheur en Sciences de l'Éducation à l'Université Toulouse 2.

GANÇARSKI Pierre, Professeur en Informatique à l'Université de Strasbourg.

GUCHET Xavier, Professeur en Philosophie des techniques à l'Université de Technologie de Compiègne.

GUILBAUD Alexandre, Maître de conférences en Mathématiques à Sorbonne Université.

HEUDIN Jean-Claude, Directeur de l'Institut de l'Internet et du Multimédia.

HUET Frédéric, Maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Technologie de Compiègne.

JULLIARD Virginie, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paris Sorbonne

KEMBELLEC Gérald, Maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Institut Historique Allemand.

LAFOURCADE Mathieu, Professeur en Informatique à l'Université de Montpellier.

LASSEGUE Jean, Chargé de recherche CNRS à l'Institut Marcel Mauss.

LAURENT Anne, Professeur en Informatique à l'Université de Montpellier.

LEHMANS Anne, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'INSPE de Bordeaux.

LELEU-MERVIEL Sylvie, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Polytechnique des Hauts-de-France.

MABI Clément, Maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Technologie de Compiègne.

MARY Julien, Docteur en Histoire à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

MARCOUX YvesProfesseur à l'Ecole de Bibliothéconomie et Sciences de l'Information de l'Université de Montréal.

MAYAFFRE Damon, Chargée de recherche au CNRS à l'Université de Nice.

PASQUIER Florent, Maître de conférences HDR à l'INSPE de Paris.

PÉNARD Thierry, Professeur en Sciences Economiques à l'Université de Rennes 1.

PEREA François, Professeur en Sciences du Langage à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

PIGNIER Nicole, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Limoges.

POIBEAU Thierry, Directeur de recherche au CNRS.

TRELEANI MatteoMaître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Côte d'Azur.

TRICOT André, Professeur en Psychologie à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

RANWEZ Sylvie, Professeur en Informatique à l'Ecole des Mines d'Alès.

ROBIN Agnès, Maître de conférences HDR en Droit à l'Université de Montpellier.

SALLABERRY Arnaud, Maître de conférences en Informatique à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

SIRE Guillaume, Maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Toulouse 1 Capitole.

VERLAET Lise, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3.

VITALI-ROSATI Marcello, Professeur en Littérature numérique à l'Université du Québec à Montréal.

WRONA Adeline, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paris Sorbonne.

ZREICK Khaldoun, Professeur en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Paris 8.

Éditorial

La revue Intelligibilité du numérique entend accueillir des travaux originaux sur cette chose plurivoque et polymorphe qu’est le numérique, pour tenter de comprendre et d’analyser la complexité des phénomènes qui le caractérisent mais aussi auxquels il participe, induit et crée.

De quoi le numérique est-il le nom ? Alors que les termes se multiplient pour qualifier le numérique, il est de moins en moins sûr qu’une même réalité se tienne à la croisée de ces appellations. Cependant son omniprésence dans toutes les strates de nos sociétés est l’indice que l’on assiste à une reconfiguration  majeure de la plupart de nos dynamiques sociales et culturelles, ainsi qu’à une transformation de nos capacités cognitives voire de notre morphologie.

Il s’agit donc de comprendre ce qui nous arrive à travers ces mutations et de manière plus générale ce que nous fait le numérique. Le numérique est-il un homonyme quand il sert à qualifier diverses techniques, réalités, transformations ? Renvoie-t-il à des déterminants fondamentaux qu’il faudrait dégager ? Le numérique est un fait que nous vivons sans être toujours à même de comprendre ce dont il relève ni le sens qu’il convient de lui conférer. Il y a donc un problème d’intelligibilité avec le numérique.

L’objectif de cette revue est de contribuer à construire une intelligence du numérique, de le rendre intelligible, avec pour objectif de dégager des discours conceptuels cohérents capables d’aborder et de relier entre elles les différentes réalités associées à ce terme.

Du fait de la globalisation du numérique et son impact sur tous les écosystèmes, un tel projet oblige à dépasser les frontières disciplinaires et à impliquer toute la communauté scientifique, chaque construit scientifique contribuant à une intelligibilité particulière qu’il conviendra d’intégrer et de dépasser.

Les recherches peuvent se mener sur au moins quatre niveaux nécessairement interreliés, ceux-ci préfigurent la complexité inhérente à l’intelligibilité du numérique dont la variabilité est permise par une simple préposition.

Le premier niveau consiste à travailler SUR le numérique et in fine d’interroger l’objet lui-même, ce qui le définit. Il s’agit de comprendre les propriétés du numérique, ce qui au cœur des machines, ce qui les alimente et les fait grandir. Ceci ne peut se faire sans référence aux sciences de la computation, de l’informatique, de l’information et de la communication, car il convient de s’intéresser à l’épistémologie et à l’herméneutique du numérique pour en saisir la portée et les effets dans le temps.

Le deuxième vise à œuvrer POUR le numérique et donc de participer à la co-construction du milieu numérique, à l’habiter. Si le numérique est un fait technique, il convient de le comprendre dans sa globalité, sans le réduire aux outils et méthodes et à leur formalisation. S’il y a des sciences technologiques du numérique à bâtir, les humanités du numérique y ont également toute leur place. La conception d’outils ou systèmes numériques fait appel à la fois à des déterminants techniques et sociaux, d’usages visés, constatés, détournés, de finalités pragmatiques, anthropologiques, politiques. Si la lutherie numérique renvoie aux méthodes de conceptions et de réalisation, convoquant tant l’ingénierie, le design et les sciences sociales observant le numérique en société, ce niveau contribue à élaborer une organologie du numérique comme organisation raisonnée des différents instruments et modalités de mise en œuvre du numérique.

Les recherches correspondant au troisième niveau sont celles qui questionnent ce qui advient PAR le numérique, soit le numérique dans sa fonction de médium et de vecteur de reconfiguration. L’attention orientée vers le médium numérique et son déchiffrement s’attache à la compréhension de l’évolution des modes de production et de réception, de l’émergence d’un milieu numérique et aux logiques d’individuation qui se mettent en place, qu’elles soient individuelles, collectives ou matérielles.

Enfin le dernier niveau s’intéresse aux interactions AVEC le numérique : comment travailler avec le numérique, comment se former à ses méthodes et techniques, comment assimiler une culture du numérique à savoir une compréhension du numérique au-delà des usages routiniers des outils. Avec le numérique, cela évoque le moyen d’accomplir une tâche, l’outil technique et technologique qui réalise ou aide à réaliser les actions. Les études peuvent porter sur l’identification et la catégorisation des outils numériques, sur la formation aux logiciels, et plus largement sur la littératie numérique, l’algorithmique, le code, le calcul. Ce dernier niveau peut être compris comme une récapitulation des niveaux précédents puisqu’il s’agit de retenir ce qui a pu être dégagé pour en faire les principes mêmes de ce qu’il y a à comprendre pour faire et enseigner pour transmettre.

Dans une perspective réflexive, critique voire prospective, la revue Intelligibilité du numérique entend documenter les contextes, les cadres de l’expérience, les usages et pratiques liés aux évolutions de l’écosystème numérique, via des recherches originales, dans tous les domaines du savoir, portant sur toutes les problématiques entourant le numérique.

La revue Intelligibilité du numérique entend en particulier revenir aux fondamentaux d’une revue scientifique dans sa fonction d’espace de débat, lesquels seront soutenus par les recherches et développements conduits via le Lab numerev en association avec le réseau Transnum, CommonData et la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques et prochainement avec le GDR MaDICS. Conformément à ce positionnement, les évaluations par les pairs seront ouvertes (open peer review), format certes non traditionnel mais qui encourage la discussion scientifique et valorise le travail des évaluateurs. La revue propose un appel à articles permanent sur la base de cet éditorial, ainsi que des appels à articles thématique. Outre la publication scientifique, la rédaction de la revue organisera des rencontres ou manifestations scientifiques pré ou post-publication de numéro.

Ce faisant, la revue Intelligibilité du numérique s’adresse à l’ensemble de la communauté scientifique, accueille toutes formes d’articles scientifiques (recherches fondamentales, expérimentales et prospectives, études empiriques, retours d’expérience…), lesquels pourront être traités à travers des prismes disciplinaire, pluridisciplinaire, interdisciplinaire ou transdisciplinaire. 

Bruno BACHIMONT & Lise VERLAET

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