Résumé : Les relations qu’entretiennent les professionnels de l’archéologie aux traces archéologiques et aux archives de fouille qui regroupent documentation et mobiliers recueillis sont très variées. Elles ont beaucoup évolué au cours de l’histoire de la discipline en raison de grandes différences dans les méthodes de fouille et dans les pratiques de production, de gestion et de conservation de ces archives. Cet article revient sur cette évolution, en évoquant d’abord une approche historiographique. Au cours des années 1960 l’apparition de l’informatique dans les sciences humaines et sociales, puis leur déploiement de plus en plus large et rapide depuis les années 1980 avec le développement de la micro-informatique personnelle, ont conduit à un changement important dans les conditions de production de ces archives, du terrain à leur restitution sur divers supports, dont ceux relevant du régime numérique. Certes, les dispositifs numériques offrent d’indéniables opportunités pour la diffusion d’archives de fouille anciennes et récentes comme le montrent certains projets évoqués ici. Mais ils impliquent aussi des changements dans les pratiques de production, de gestion, d’indexation, de conservation, de partage des archives de fouille qui, par souci d’interopérabilité technique et sémantique, imposent des contraintes dans les formalismes et les contenus de ces archives en régime numérique. Nous nous appuyons ici sur divers projets de recherche et sur notre thèse en cours qui adopte un point de vue réflexif sur notre propre pratique et sur celles d’autres chercheurs de divers champs disciplinaires pour mettre en perspective les différentes sources documentaires mobilisées et nos observations.
Mots-clés : archéologie, archives, fouille, numérique, pratiques.