Résumé : La notion de « plateforme », dans sa prétention scientifique, manifeste toujours à la fois une grande polysémie et une non moins grande polychésie. Néanmoins, on s’accorde aisément sur le fait que les « plateformes numériques » se rapportent à une modalité d’instrumentation de la communication - c’est-à-dire la présence sine qua non d’un dispositif technique de médiatisation - et que ce dispositif implique un mode d’organisation spécifique (des mises en relations multiples coordonnées par un opérateur). À partir de ces éléments, nous proposons de considérer ces plateformes comme des dispositifs d'intermédiation médiatisée en vue d'une production. Ce faisant, il s’agit d’insister sur le fait qu’un dispositif déborde la seule dimension technique (bien que celle-ci soit prégnante) et se compose également de normes et de conventions, de représentations et de justifications portés par des discours d’escorte, bref, d’une pluralité d'éléments qui, en l’occurrence, participent de la configuration de la relation. Il s’agit également d’insister sur le fait qu’une plateforme en ligne a comme finalité une production et que celle-ci procède de la relation. La question centrale est dès lors : qu’est-ce qui est produit par cette mise en relation ?
Mots-clés : plateformes numériques, communication médiatisée, instrumentation de la relation, production en ligne.