REVUE INTELLIGIBILITÉ DU NUMÉRIQUE

Coordonné par BACHIMONT Bruno, VITALI-ROSATI Marcello & GANÇARSKI Pierre

 

Modèles : du monde réel au monde numérique

Résumé : Le concept de modèle est fondamental pour comprendre les environnements numériques. Cependant cette notion peut avoir plusieurs significations et est par ailleurs interprétée différemment selon les disciplines, les approches et aussi les métiers. La notion de modèle a été intensivement mobilisée dans les sciences de l’ingénieur pour répondre aux besoins importants fortement imbriqués de représentation des systèmes dynamiques d'une part, et d'autre part de représentation des données, informations et connaissances.

Mots-clés : environnements numériques, modèles, épistémologies, méthodologies.

Théorie, Modèle, calcul et variabilité du réel

Résumé : La modélisation fait partie de l’activité scientifique. Traditionnellement, un modèle mobilise diverses lois et théories qu’il approxime et articule pour représenter un objet particulier ou une situation concrète et en tenir lieu : le modèle permet d’expérimenter ce qu’il représente. Cela s’effectue de manière privilégiée à travers des artefacts computationnels qui permettent de simuler la réalité étudiée. Mais ces artefacts peuvent avoir plusieurs statuts : modèles de théories, ils opérationnalisent de manière calculatoire une conception théorique de l’objet ou de la situation. Modèles de données, ils permettent par exploration et abstraction d’induire de telles conceptions. Mais si les modèle de théories permettent d’observer un réel qui dit non, les modèles de données, s’appuyant sur des masses de données qui tiennent lieu de réalité, interrogent davantage les approches formelles pour les traiter que la réalité dont elles seraient les données. Si notre rapport au monde repose sur des manières de l’interroger des raisons d’y agir, comment fonder ces interrogations et ces actions et répondre de nos engagements et comportements ? Si le modèle doit conduire à la décision et pas seulement à l’interprétation, l’enjeu n’est plus seulement épistémologique mais éthique.

Mots-clés : modèle, théorie, données, variabilité, preuves, raison d’agir.

Le constructivisme numérique : modèle épistémologique pour concevoir des artefacts numériques

Résumé : Le présent article a pour ambition de s’inspirer de modèles épistémologiques du « monde réel », en l’occurrence le constructivisme, pour les transposer au « monde numérique ». Partant de l’axiome que les technologies socio-numériques sont des artefacts résolument info-communicationnels, l’intelligibilité des artefacts numériques consiste à cerner et comprendre les intrications générées par le système interactionnel acteur-artefact, et subséquemment comprendre la co-construction de l’homme et son milieu. Il s’agit en cela de passer d’une anthropologie de la communication à sa spécification en environnement numérique, soit s’intéresser à l’anthropologie du numérique. Par essence, l’artefact numérique étant conçu pour un agir communicationnel, nous soutenons que les principes du constructivisme numérique – transposition du constructivisme scientifique – sont pertinents pour la conception-réalisation de ces activités instrumentales car ils insistent sur l’intercompréhension acteur-artefact et permettent ainsi de développer des systèmes d’information numériques au plus près des pratiques, usages et besoins des utilisateurs.

Mots-clés : modèle, épistémologique, constructivisme numérique, anthropologie du numérique, artefact numérique, projet de connaissance, technologie de l'intelligence.

Entre loi et modèles : variations autour des concepts Zipfiens

Résumé : La loi de Zipf s’intéresse aux phénomènes de régularité dans les différents domaines de la connaissance. La régularité mise en exergue ici est celle de la fréquence des mots dans un texte qui s’ancre historiquement autour de l’ingénierie linguistique. Nous présentons les modèles historiques à travers une formalisation mathématique commune afin de mieux appréhender l'intelligibilité des modèles historiques proposés dans la littérature et de discuter de la controverse entre Mandelbrot et Simon. Nous nous interrogeons sur sa nature et sa résilience à travers une discussion bibliométrique et lexicographique. En s’appuyant sur la position de Kendall, la conclusion positionnera la loi de Zipf par rapport au SHS.

Mots-clés : bibliométrie, Loi, Zipf, modèle, paramètre.

Ingénierie sémiotique et modélisation diagrammatique. Au-delà du modèle de Turing

Résumé : Cet article montre dans un premier temps comment la modélisation spatiale et temporelle des objets de l’expérience en général conduit à l’idée de dispositif graphique. En exposant la déclinaison historico-génétique du concept de dispositif, nous montrons dans une deuxième partie dans quelle mesure cette déclinaison conduit au modèle scientifique actuel de ce qu’est tout dispositif : le modèle de Turing autrement connu sous le nom technique de machine de Turing. Une fois identifiées les limites du modèle de Turing, nous exposons dans une troisième et dernière partie les raisons qui nous autorisent à introduire la notion de dispositif diagrammatique, qui est selon nous au principe d’un nouveau type de modélisation : la modélisation diagrammatique.

Mots-clés : schéma, diagramme, modèle de Turing, ingénierie, sémiotique.

Monde réel vs Monde numérique : l’importance du modèle

Résumé : Le monde est-il une entité monosémique ou offre-t-il une variabilité polysémique ? Existe-il un seul monde ou des mondes différents ? Après la préhistoire, l’âge antique, le moyen âge, l’âge moderne, puis l’âge contemporain, nous découvrons au 21ème siècle, l’âge numérique. Chaque vision du monde correspond-elle à un modèle spécifique ? Quel rôle joue le modèle ? Notre hypothèse est que l’acception du terme « modèle » diffère selon le cadre de référence dans lequel il se situe et l’objet ou le thème auquel il se trouve associé. Après une mise en perspective, nous prenons quelques exemples distinctifs afin d’expliciter notre positionnement épistémologique. 

Mots-clés : numérique, épistémologie, innovation, modèle, Monde, réel.

Le distanciel formatif en didactique des langues : comment réenvisager le rapport entre "technicité" et "humanité"?

Résumé : L’enjeu de ce texte est de chercher à comprendre la formation ouverte et à distance (FOAD)  via des réflexions épistémologiques et philosophiques sur l’ « humain » et la « technique ». Le choix de cette double entrée notionnelle part d’un constat : après une phase de croyance un peu naïve dans les possibilités didactiques qu’offraient les NTIC pour la FOAD, suivie d’une remise en cause de cet optimisme premier, il semble que les réflexions ces dernières années sur le distanciel formatif prônent un rééquilibrage et une réflexion accrue sur l’articulation entre « technologies » d’un côté et « pédagogie », « acteurs », « humain » de l’autre. Pourtant essentielles dans ce jeu de (ré)équilibrage didactique, les conceptions de la « technicité » et de l’ « humanité » sont rarement explicitées, dans les divers modèles de l'enseignement/apprentissage existants, notamment en FOAD : notre contribution en propose une problématisation d’inspiration phénoménologique-herméneutique, qui sort volontairement des réflexions contemporaines habituellement mobilisées en FOAD.

Mots-clés : formation ouverte et à distance (FOAD), distanciel formatif, humain/technique, herméneutique.

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